Nous avions l’habitude avec les copains de se faire un week-end vélo tous les ans au mois de septembre à la recherche de cols mythiques, et souvent sur des étapes de montagne du Tour de France. Pour la première année, à l’aube de tes 15 ans, tu avais décidé de nous accompagner toute la sortie, soit plus de 150km. L’année précédente, tu nous avais déjà accompagné sur le Col de la Croix de Fer, où tu nous avais déjà impressionné.
Cette année là, en Septembre 2017, après 100km environ, nous avons attaqué le redoutable Col du Grand Colombier par Culoz, long de 18km avec des pentes maximales à 14% (près de 7% de moyenne). Me voyant pas très loin de toi à mi-pente, tu avais accéléré. Là je me suis dit, le « vieux » n’est pas fini. Je me suis donné l’objectif de te rattrapé, chose quasiment faite à 9km du sommet, mais tu en as remis une couche, sans doute pour me montrer que mes conseils d’entraînement avaient été bénéfiques. Antonin, à 15 ans, tu étais déjà aussi fort que moi à 20 ans…
Tu m’auras mis 4mn dans la vue en haut du col (chronométrage fait par mes soins car je te voyais dans les virages au dessus de moi, et j’avais fait un pointage sauvage à 500m du sommet). Arrivés en haut, il y faisait très froid, malgré le soleil. Je me souviens avoir attendu avec toi plus de 30mn les copains. Il faut dire qu’on s’était employé tous les deux. Nous étions gelés. Je t’avais passé mes manchettes, et j’avais même défait mon maillot manche courte et on s’était emmitouflé dedans tous les deux en attendant les copains.
A tous ces moments de bonheur que l’on a vécu tous ensemble.
Nous continuons, pour toi Antonin, notre enfant.